Les voitures d’occasion ne desserrent pas le frein à main en juillet
Après un mois de mai un peu meilleur et un mois de juin franchement mauvais, en juillet, les ventes de voitures d’occasion ne desserrent toujours pas le frein à main. Elles affichent un résultat de -14,4% par rapport à juillet 2021 et même de -31,0% comparé à 2020 (lors de la relance de la vente à l’issue du premier confinement). En ce mois de juillet 2022, il s’est immatriculé 49.406 occasions, soit un recul de 8.292 unités comparé à juillet 2021. Le marché d’occasion plonge donc de -10,8% sur les sept premiers mois de l’année, encaissant des pertes cumulées de -45.819 unités. Volkswagen reste en tête des marques d’occasion les plus populaires suivie de BMW, Mercedes, Opel et Peugeot. Il convient de remarquer que les immatriculations de voitures de tourisme neuves tirent mieux leur épingle du jeu que les occasions (-5,1%).
Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO: "Le marché d’occasion ne desserre toujours pas le frein à main en juillet: les immatriculations chutent de -14,4% à 49.406 unités, le marché déclinant ainsi de -10,8% sur les sept premiers mois de l’année. Cette tendance est sans doute attribuable au fait que les gens partent moins en vacances en voiture ou en Belgique cet été comparé aux deux dernières années: les vacanciers veulent de nouveau éprouver la ‘vraie’ sensation de voyager. Pendant ce temps, l’approvisionnement du marché de l’occasion demeure difficile, en particulier en modèles récents au kilométrage limité. Dans ce segment, les prix restent élevés. Quant aux voitures plus anciennes que les négociants ont en stock, les exportations vers l’ancien Bloc de l’Est reprennent prudemment (et provisoirement?), une bulle d’oxygène qu’ils apprécient. Sur les sept premiers mois de l’année, le marché des véhicules neufs affiche des résultats en pourcent encore moins bons (-14,8%) mais en juillet, les voitures neuves ont su limiter la casse (-5,1%). Le tournant se profile-t-il tout doucement à l’horizon?"
Quelques grands négociants en véhicules d’occasion nous ont fait part de quelques points de vue intéressants.
Simon Bossuyt, Dex: "Comparé à la même période en 2021, notre offre et notre stock sont moindres mais nous avons le sentiment que les choses prennent tout doucement meilleure tournure et que l’offre se stabilise. Nous avons certes dû adapter notre stock en y intégrant une part plus importante de véhicules un peu moins récents. Il faut donc analyser la ‘croissance’ en fonction de cette offre qui reste limitée. Nous poursuivons sans cesse nos efforts en quête de nouveaux canaux pour garantir une offre de qualité."

Ivo willems, Cardoen: "Nous avons l’impression que les gens montrent moins d’intérêt parce qu’ils sont davantage partis en vacances que les années précédentes: nous assistons peut-être à une manœuvre de rattrapage après deux étés où les gens sont restés en Belgique. Du point de vue de l’offre, nous constatons un glissement en ce sens que les occasions récentes – moins de sept ans et moins de 100.000 km - demeurent difficiles à trouver. Les gens pressés d’acheter une voiture continuent d’être poussés vers le marché d’occasion, qui plus est vers des voitures un peu moins récentes."
Détails voitures de tourisme d’occasion
Volkswagen, BMW, Mercedes, Opel et Peugeot forment le top 5 des marques de voitures de tourisme d’occasion les plus vendues. En juillet, les modèles les plus populaires étaient les VW Golf (2.231 ex.) et VW Polo (1.728 ex.), suivies de la Ford Fiesta (1.104 ex.), la BMW série 3 (1.099 ex.) et la Renault Clio (1.057 ex.).
Quant aux voitures d’occasion, nous observons la poursuite du déclin du nombre de diesel qui fait déjà sérieusement pencher la balance à l’avantage de l’essence, 51,9% contre le diesel à 40,7%. La part des autres carburants croît lentement mais demeure encore relativement faible pour l’instant avec un total de 7,4%. La part des voitures hybrides (c-à-d. tout type de voiture électrifiée à moteur thermique et assistance électrique, donc tant les hybrides ordinaires que les rechargeables et les hybrides légères) dépasse pour la première fois les 5% (5,4%) tandis qu’il s’est immatriculé 1,7% de modèles entièrement électriques sur le marché d’occasion. Les proportions ont complètement changé par rapport aux immatriculations de voitures de tourisme neuves où les véhicules électrifiés représentent quelque 42,5% (18,0% de HEV y compris les hybrides légères, 14,4% de PHEV et 10,1% de VE entièrement électriques) des ventes. Signalons en marge que l’entrée des véhicules hybrides et électriques sur le marché du neuf est assez récente, ce qui explique pourquoi leur part sur le marché de l’occasion demeure encore restreinte mais en forte croissance.
Le marché d’occasion est principalement une activité particulière. Pas moins de 89% des immatriculations sont le fait de particuliers tandis que la part des voitures de société d’occasion se limite à 10%. Les vendeurs d’occasion précisent que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture d’occasion et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybridations d’occasion.
