15% des voitures belges roulent avec des pneus à risque
L’étude Rolling Wheel pointe des montages non conformes
Si l’état général des pneus sur les routes belges s’améliore, un problème de sécurité structurel persiste. L’étude de terrain Rolling Wheel menée par TRAXIO révèle que près d’un véhicule sur sept circule avec des pneus non homogènes sur un même essieu.

Une homogénéité en net recul
Réalisée par Federtyre et PneuBand, la dernière enquête Rolling Wheel met en évidence une évolution contrastée. Les cas d’usure excessive diminuent, mais l’homogénéité des pneus sur un même essieu se détériore.
Pas moins de 14,8% des véhicules contrôlés présentaient des divergences gauche-droite sur un même essieu. Cela représente 908.720 voitures particulières exposées à un risque direct sur les routes belges.
Que signifie l’homogénéité des pneus?
Des pneus homogènes sur un essieu doivent partager exactement les mêmes caractéristiques techniques, notamment:
- dimensions et type;
- marque et catégorie saisonnière;
- indice de charge et indice de vitesse;
- profondeur de profil.
Toute divergence perturbe le fonctionnement des systèmes électroniques comme l’ABS ou l’ESP, augmentant le risque de comportement imprévisible.
Divergences critiques et souvent interdites
Les enquêteurs ont identifié plusieurs configurations à haut risque:
- Différences de catégorie saisonnière sur un même essieu (été, hiver ou quatre saisons): observées sur 3,5% des véhicules, soit environ 214.900 voitures. Cette combinaison est illégale.
- Pneus hiver à l’avant et pneus été à l’arrière (ou inversement): à proscrire absolument en raison du risque élevé de perte de contrôle.
- Divergences techniques:
• profondeur de profil ≥3 mm: 24.560 conducteurs;
• indice de charge non conforme: 147.360 automobilistes;
• indice de vitesse non conforme: 300.860 conducteurs.
Pour Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO, “des pneus présentant de grands écarts compromettent le bon fonctionnement des systèmes de sécurité électronique. Mélanger différents types de pneus constitue un danger direct pour la sécurité routière.”

Tendance favorable: moins d’usure et de dommages
L’étude met également en lumière une évolution positive. Par rapport aux années précédentes:
- le nombre de véhicules avec au moins un pneu endommagé recule de 2,1%;
- l’usure irrégulière diminue de 4%;
- les pneus sous la limite légale de 1,6 mm baissent de 2%.
Ces résultats confirment l’efficacité des campagnes de sensibilisation menées par le secteur du pneumatique.
Le rôle clé du spécialiste
Malgré ces progrès, la vigilance reste de mise. Plus de 600.000 voitures particulières nécessitent encore un contrôle professionnel. “Le pneu demeure l’unique point de contact avec la route”, rappelle Filip Rylant. “Un diagnostic réalisé par un spécialiste reste indispensable.”
Méthodologie
Rolling Wheel est une étude de terrain réalisée sur 1.000 véhicules, selon une répartition stricte basée sur les parts de marché des marques et la répartition provinciale. Depuis 2012, elle constitue la référence pour l’état du parc pneumatique belge.
