LA REDUCTION DE CO2 FORCENEE A DES EFFETS SECONDAIRES PERVERS
RUBRIQUE - FERRE BEYENS, ANALYSTE/JOURNALISTE AUTOMOBILE
La voiture, notre prétendue vache sacrée, n’est pas sacrée. Elle est et reste une vache à lait, que les autorités se plaisent à vider de tout son lait. Que cette vache sacrée roule à l’électricité, à l’essence, au diesel, au GNC, au LPG, à l’hydrogène ou autre, la traite ne s’arrêtera qu’à la dernière goutte. Les professionnels de l’automobile n’ont pas besoin de dessin; tant que les médias restent incompétents sur le plan professionnel (automobile) ou technologique, les alarmistes pourront proclamer sans esprit critique leurs mensonges, semi-vérités et bêtises rarement basées sur des faits et le secteur automobile continuera à trinquer. Et on restera contraint dans ce domaine de lutter contre des maux automobiles imaginaires. Avec des remèdes imposés et horriblement coûteux, dont les effets secondaires sont plus nocifs que le mal en soi. Comme le tristement célèbre downsizing censé rendre les moteurs à combustion plus économes en CO2. Un remède ayant généré – des tests WLTP/RDE indépendants le prouvent aujourd’hui – une réduction minimale de CO2 inoffensif mais aussi une augmentation perverse d’émissions vraiment dangereuses pour les hommes et les animaux. Comme moins de diesels se solderont par une hausse du CO2 de la flotte automobile. Comme les voitures électriques se voient attribuer localement des chiffres de CO2 de zéro mais ne roulent pas pour autant sans CO2. Comme les EV n’échappent pas du tout à l’usure des pneus et des freins et polluent donc aussi. Un type de pollution pourtant rarement évoqué.
“La transition energetique genere une augmentation mondiale de l’utilisation de gaz SF6, ‘vraiment’ nocif pour le climat”
Comme l’utilisation massive d’hydrogène – censée libérer définitivement la voiture de ses péchés de CO2 – aura aussi des effets secondaires plus nocifs que le mal du CO2 à guérir. Car l’utilisation massive d’hydrogène comme source d’énergie génère inévitablement de la vapeur d’eau supplémentaire dans l’atmosphère. En tant que gaz à effet de serre, la vapeur d’eau a, en effet, un impact bien plus important sur le réchauffement de la planète que le CO2. Ce fait scientifique reçoit – pourquoi donc? – nettement moins d’attention de la part des médias. La vapeur d’eau n’est, par ailleurs, pas la seule chose devant inquiéter l’homme engourdi par l’hystérie climatique. Que penser de l’hexafluorure de soufre (SF6)? Vous n’en avez jamais entendu parler? Les ‘messagers’ non plus, et encore moins de son impact potentiel sur le climat. Car 1 kg de ce gaz SF6 équivaut à 23.500 kg de CO2! Et en soi, c’est loin d’être le plus grave!
L’hexafluorure de soufre (SF6) a en tant que gaz à effet de serre un impact (bien) plus important sur le climat que le CO2. Et ce sont justement la ridicule lutte pour le climat focalisée sur le CO2 et cette salutaire transition énergétique qui génèrent une forte hausse de l’utilisation industrielle de gaz à effet de serre SF6. Avec une croissance de 75% d’ici 2030… Le SF6 n’est pas inflammable, est incolore, inodore et – un inconvénient supplémentaire pour un gaz à effet de serre – synthétique. Il est utilisé à grande échelle dans la production et la distribution de nos systèmes à énergie électrique et est aussi connu comme ‘switchgears’ ou ‘gaz de commutation’. Il constitue un agent indispensable dans les disjoncteurs haute tension pour empêcher que les contacts brûlent. Contre la surchauffe, contre le feu en cas de court- circuit. Notamment à la suite d’une transition énergétique célébrée par l’‘industrie du climat’, un mélange de diverses productions (d’énergie) est devenu notre lot. L’énergie générée durable est par ailleurs synonyme de production électromagnétique (notamment éoliennes), chimique (hydrogène) ou photovoltaïque (panneaux solaires). Cette variété de méthodes de production – et l’augmentation explosive d’éoliennes – exige plus de connexions et de disjoncteurs, plus de transformateurs et de contrôles de tension.
L’Université de Cardiff voit l’émission de SF6 annuelle croître déjà rien qu’en Europe de 8%. Le résultat surtout du nombre croissant d’éoliennes et d’un e-réseau de distribution restant impossible à contrôler sans l’intervention massive du gaz SF6 caractérisé par des coûts d’entretien réduits. Les fuites de système sont inévitables et l’émission de SF6 est la conséquence désagréable. Rien qu’en Europe – selon les calculs de l’Université de Cardiff, l’émission de SF6 s’élèverait en 2017 à l’équivalent de 6,73 millions de tonnes de CO2. Une information intéressante pour tous ces fervents activistes pro-climat: ces 6,73 millions de tonnes sont environ la quantité de CO2 produite par 1,3 million de voitures à moteur à combustion.
L’Université de Bristol note une augmentation nette à l’échelle mondiale de l’utilisation de cet hexafluorure de soufre synthétique. Cette université, qui étudie depuis des années déjà la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, constate aussi que la capacité du gaz SF6 installé à l’échelle mondiale augmente. D’ici 2030, elle aurait même augmenté de 75%. L’Université souligne toutefois que les concentrations de SF6 dans l’atmosphère ne sont qu’une fraction de la part de CO2 totale. Cela change cependant si nous tenons compte de l’augmentation attendue des quantités de SF6 utilisées dans les installations industrielles. Et tout est encore plus effrayant si on sait que le SF6 est un gaz synthétique qui n’est pas absorbé dans l’atmosphère. Un gaz à effet de serre qui y reste donc des années et qui ne se décompose pas naturellement, comme le fait le CO2.
Les responsables politiques qui pensent qu’ils peuvent toujours gagner les lois et notions scientifiquement établies à leurs intérêts manifesteront certainement leur inquiétude pour le climat avec des diktats visant à lutter contre ce gaz SF6. Une inquiétude justifiée, certes. Seulement, ce sont ces mêmes responsables politiques qui promouvaient il y a peu leurs rêves fous par rapport à la salutaire transition énergétique. Faisant toujours peu de cas des avis compétents des ingénieurs et des scientifiques (sans subventions politiques). Jusqu’ici, le monde politique milite pour encore plus d’éoliennes, de panneaux solaires, d’hydrogène, de commutateurs et de disjoncteurs, de stations intermédiaires, de tous ces mélanges d’énergie dits durables … Avec une production et une distribution d’électricité réclamant plus, bien plus de ‘switchgears’ SF6 de sécurité et un impact pervers et néfaste sur le climat.
N’existe-t-il donc pas d’alternatives au SF6 moins mauvaises pour le climat? Si. Mais – une fois de plus – elles seront à coup sûr bien plus coûteuses. Jusqu’ici, les alternatives éventuelles ne garantissent, en outre, pas du tout la même efficacité que le SF6. La salutaire politique en matière d’énergie est loin d’être exempte d’effets secondaires dangereux mais souvent passés sous silence. L’électrification automobile mystifiée prend, de ce fait, aussi une autre dimension. Car nous devons rouler à l’électricité pour produire localement moins de CO2 assez inoffensif et contribuons ainsi indirectement à une hausse mondiale de l’utilisation du gaz SF6, bien plus dangereux et mauvais pour le climat. Hystérie climatique, réduction de CO2 forcenée et les effets secondaires pervers de tout cela …




