Avril rouge pour la vente automobile
les véhicules neufs comme les occasions sont de plus en plus à la traîne
Après un premier trimestre décevant, le mois d’avril n’a pas été favorable au marché de l’occasion: le mois dernier il ne s’est vendu que 48.707 occasions, soit un déclin de -19,8% par rapport à l’an passé (60.748). Les statistiques sont difficilement comparables à celles de 2020 puisque les showrooms ont dû rester fermés une bonne partie du printemps 2020 en raison du premier confinement lors de la crise sanitaire. Le nombre cumulé d’immatriculations des quatre premiers mois s’élève à 216.279 unités, soit un bon -11,3% de moins que l’an dernier (243.831). Volkswagen reste en tête parmi les marques d’occasion les plus populaires, suivie de BMW, Opel, Mercedes et Peugeot.
Les immatriculations de véhicules neufs aussi se colorent de rouge comparées à l’année dernière. En avril, les immatriculations neuves atteignent à peine 27.345, soit -28,3% de moins par rapport à 2021 (38.114). Les statistiques des quatre premiers mois se sont clôturées sur une baisse de -17,9% ou seulement 131.277 unités comparées à 159.986 en 2021.
Filip Rylant, porte-parole de TRAXIO, résume la tendance: "Le nombre d’immatriculations de voitures – tant neuves que d’occasion – a de nouveau fortement diminué en avril: les occasions de -19,8% à 48.707 unités comparées à 60.748 en 2021 et les véhicules neufs même de -28,3% en avril et -17,9% en chiffres cumulés sur les quatre premiers mois. Il n’est pas pertinent de comparer ces résultats à ceux de 2020 puisque les showrooms ont dû fermer une bonne partie du printemps en raison du premier confinement. Il est frappant que le marché d’occasion se porte mal depuis plusieurs mois d’affiliée, à cause d’une demande plus élevée que l’offre en déclin. Les clients recherchent principalement des occasions récentes dont la norme Euro est récente, ainsi que des véhicules à essence, des SUV et de petites citadines. L’offre est cependant moins importante en raison des célèbres problèmes de livraison qui retardent l’arrivée des voitures de renting et de leasing ainsi que la tendance des particuliers à garder leur véhicule actuel plus longtemps. Ces tendances ont créé un champ de tension et les prix ont augmenté de 15% en un an de temps. Sans parler de la guerre en Ukraine, non seulement un producteur important de certaines pièces détachées mais aussi un grand débouché pour les occasions plus anciennes."
TRAXIO a également sondé les réseaux de concessions: "Rien de neuf à l’horizon en ce qui concerne les voitures de tourisme neuves. Les livraisons demeurent un grand problème (semi-conducteurs et guerre en Ukraine) et nous constatons clairement que les marques européennes en pâtissent davantage que les marques américaines et asiatiques. Nous observons également une tendance marquée vers plus de voitures 100% électriques et hybrides, notamment parce que la part des voitures de société et de leasing est disproportionnellement élevée. Depuis mars (guerre en Ukraine), les ventes chutent: les particuliers, et, dans une moindre mesure, les entreprises diffèrent leur achat. Nous voyons par ailleurs une forte hausse des prix depuis le début de l’année (+10% en moyenne). La chute de l’offre en véhicules d’occasion et la flambée des prix ont également affecté les ventes de seconde main. Des temps difficiles pour la vente de véhicules neufs comme d’occasion."
Même son de cloche négatif sur le marché de l’occasion: "Ici aussi, rien de neuf à l’horizon; les tendances n’ont pas changé depuis les derniers mois. Il est difficile de trouver de petites voitures (tant neuves que d’occasion). Les constructeurs se concentrent surtout sur les modèles plus coûteux. Logique car un constructeur en pénurie de semi-conducteurs choisira de les monter sur les voitures qui génèrent la plus grande marge. Pour le reste, on se bat pour trouver des voitures et il convient de se montrer prudent face à la reprise de véhicules car ce marché est sous pression et nous sentons qu’il faut accepter de réduire son bénéfice."
Volkswagen, BMW, Opel, Mercedes, Opel et Peugeot forment le top 5 des marques les plus vendues de voitures de tourisme d’occasion. En avril, les modèles les plus populaires étaient une fois encore les VW Golf (2.093 ex.) et VW Polo (1.583 ex.), suivies de l’Opel Corsa (1.367 ex.), BMW Série 3 (1.137 ex.) et la nouvelle venue Renault Clio (1.109 ex.)
En matière de vente d’occasion, nous observons que les diesels poursuivent leur déclin et que la différence avec les modèles à essence se creuse considérablement: 53,5% d’essence contre 40,6% de diesel. La part des autres carburants connaît une lente croissance mais demeure relativement faible pour l’instant. La part des voitures hybrides (c-à-d. tout type de voiture électrifiée à moteur thermique et assistance électrique, donc tant les hybrides ordinaires que les rechargeables et les hybrides légères) augmente à 5,4% tandis qu’il s’est immatriculé 1,4% de modèles entièrement électriques sur le marché d’occasion. Les proportions ont complètement changé par rapport aux immatriculations de voitures de tourisme neuves où les véhicules électrifiés représentent plus de 43,1% (18,6% de HEV y compris les hybrides légères, 14,6% de PHEV et 9,9% de VE entièrement électriques) des ventes. Signalons en marge que l’entrée des véhicules hybrides et électriques sur le marché du neuf est assez récente, ce qui explique pourquoi leur part sur le marché de l’occasion demeure encore restreinte.
L’âge médian des immatriculations d’occasion a augmenté à 7 ans et 10 mois.
Le marché d’occasion est principalement une activité particulière. Pas moins de 89% des immatriculations sont le fait de particuliers tandis que la part des voitures de société d’occasion se limite à 10%. Les vendeurs d’occasion précisent que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture d’occasion et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybridations d’occasion.
Traditionnellement, avec 53%, la Flandre est la région la plus importante en matière d’immatriculation de voitures de tourisme d’occasion mais se tasse de -2% par rapport à l’an dernier alors que la Wallonie (37%) et Bruxelles (10%) croissent de 1% chacune.
