Les acheteurs reviennent vers les moteurs thermiques
L’enthousiasme pour les véhicules électriques s’essouffle
L’intérêt pour les voitures électriques marque le pas au niveau mondial. Selon la dernière étude d’EY, de plus en plus de consommateurs se tournent à nouveau vers les moteurs thermiques, confrontés aux coûts, à l’infrastructure et aux incertitudes géopolitiques.

Un net changement dans les intentions d’achat
La nouvelle édition de l’EY Mobility Consumer Index met en évidence une évolution claire des préférences des acheteurs. Désormais, 50% des consommateurs interrogés prévoient d’acheter un véhicule à moteur thermique dans les 24 prochains mois, soit une hausse de 13 points par rapport à 2024.
Dans le même temps, la préférence pour les véhicules électriques à batterie chute à 14%, tandis que les hybrides reculent également pour atteindre 16%.
Le contexte politique et économique en cause
Selon l’étude, 36% des acheteurs potentiels de véhicules électriques reconsidèrent ou reportent leur décision en raison des évolutions géopolitiques. En Europe, la part des consommateurs favorables aux moteurs thermiques progresse de 11 points, tandis que l’intention d’achat de BEV recule dans toutes les grandes régions.
Les constructeurs adaptent également leurs stratégies, en rééquilibrant leurs portefeuilles entre motorisations thermiques, hybrides et électriques.
Autonomie et recharge restent des freins majeurs
L’anxiété liée à l’autonomie demeure l’un des principaux obstacles à l’adoption des véhicules électriques. Près de 29% des répondants la citent comme un frein majeur, tandis que 28% évoquent le manque d’infrastructures de recharge et les coûts élevés de remplacement des batteries.
Même les propriétaires actuels de BEV expriment des inquiétudes persistantes concernant l’autonomie et la recharge, renforçant une perception de risque chez les nouveaux acheteurs.
Vers une approche plus pragmatique
Pour Constantin M. Gall, responsable mondial mobilité chez EY, le secteur entre dans une phase plus réaliste. “Nous observons un éloignement d’une approche exclusivement électrique au profit d’un avenir plus diversifié, où différentes technologies répondent à des besoins clients variés.”
Il souligne également une évolution du discours politique, désormais plus axé sur les faits et moins sur l’idéologie.
Les services connectés sous la loupe
Les acheteurs accordent une importance croissante aux technologies connectées, notamment en matière de sécurité, de navigation et de maintenance. Toutefois, 39% des répondants estiment que le coût de ces services reste trop élevé.
Par ailleurs, 60% des consommateurs se disent à l’aise avec des niveaux d’automatisation plus limités dans leur véhicule personnel.
Autonomie: prudence généralisée
Seuls 26% des consommateurs se déclarent confiants envers des systèmes d’autonomie de niveau 3 ou supérieur. Les risques d’accident, les défaillances technologiques et la perte de contrôle figurent parmi les principales préoccupations.
Le concessionnaire conserve un rôle clé
Malgré la digitalisation du parcours d’achat, la concession reste une étape déterminante. 41% des acheteurs préfèrent finaliser leur achat en point de vente, en particulier pour les véhicules électriques, qui nécessitent davantage d’accompagnement et d’explications techniques.